Le massacre de Wounded Knee en 1890 est connu comme l’évènement qui
mit fin à la dernière des guerres indiennes aux Etats-Unis. Alors que
l’année touchait à sa fin, la Septième Cavalerie de l’armée des
Etats-Unis mit fin de manière horrible à un siècle de conflits armés
opposant le gouvernement américain aux tribus indiennes.
Dans la
matinée glaciale du 29 décembre, les adeptes de la Danse des Esprits,
une religion nouvellement créée, entamèrent une longue marche jusqu’à la
réserve Pine Ridge dans le Sud-Ouest du Dakota du Sud pour se protéger
d’une éventuelle arrestation militaire. Les membres de la tribu
Miniconjou Sioux (Lakota), menée par le chef Big Foot, tentèrent
d’échapper à une arrestation en prenant la fuite vers le sud à travers
le terrain accidenté des Badlands. C’est là, sur les rives enneigées de
Wounded Knee Creek (Cankpe Opi Wakpala), que près de 300 hommes, femmes
et enfants lakotas furent massacrés lors d’une rencontre
particulièrement violente avec les soldats américains.
Un agent
désespéré de Pine Ridge contacta ses supérieurs à Washington : « Les
Indiens dansent dans la neige et ils semblent fous et sauvages... Nous
avons besoin de protection et nous en avons besoin maintenant. Les chefs
devraient être arrêtés et confinés à un poste militaire jusqu’à ce que
la situation se soit calmée, et ceci devrait être fait tout de suite. »
L’ordre fut alors donné d’arrêter le chef Sitting Bull et de le détenir
dans la réserve Standing Rock. Sitting Bull fut tué le 15 décembre
lorsque les soldats tentèrent de l’arrêter. Le chef Big Foot était le
prochain sur la liste.
Big Foot apprit la mort de Sitting Bull
et mena son peuple vers la réserve de Pine Ridge plus au sud en quête de
protection. L’armée saisit le groupe le 28 décembre et le mena sur les
rives de Wounded Knee Creek pour y camper. Les Indiens n’opposèrent
aucune résistance. Le colonel James Forsyth arriva pour prendre le
commandement et ordonna à ses gardes de placer quatre canons Hotchkiss
autour du campement. Les soldats étaient alors au nombre de 500 ; les
Indiens de 350, en majorité des femmes et des enfants puisqu’il n’y
avait que 120 hommes parmi eux.
Un officier de l’armée passe à cheval au milieu des cadavres à Wounded Knee, 1890.
Le lendemain matin, le 29 décembre 1890, les soldats pénétrèrent dans le camp exigeant des Indiens de renoncer à toutes leurs armes à feu. Le chef Big Foot, qui souffrait d’une pneumonie et était mourant, s’assit avec ses guerriers et essaya de raisonner les officiers de l’armée. Un chaman nommé Yellow Bird préconisa la résistance, affirmant que les habits des esprits le protègeraient. L’un des soldats tenta de désarmer un Indien sourd nommé Black Coyote. Une bagarre s’en suivit et un coup partit. En quelques secondes à peine, l’atmosphère explosa alors que les Indiens se précipitèrent pour récupérer leurs fusils et les soldats ouvrirent le feu sur le camp sioux. Le camp fut ensuite bombardé par les canons. Des nuages de fumée issus des armes et des canons envahirent l’air alors que des hommes, des femmes et des enfants tentaient de s’enfuir et d’échapper à la mort. Beaucoup d’entre eux s’enfuirent en courant vers un ravin proche du camp pour être finalement abattus parles tirs croisés.
Lorsque la fumée se dissipa et que les tirs cessèrent, près de 300 Sioux étaient morts, dont Big Foot. Vingt-cinq soldats avaient trouvé la mort. Alors que les soldats qui avaient survécu entamèrent l’horrible tâche de ramasser les morts, une tempête de neige balaya la région. Quelques jours plus tard, ils revinrent pour finir le travail. Par la suite, Forsyth fut accusé d’avoir tué les innocents, mais fut acquitté.
Sources: McGregory, James H., The Wounded Knee Massacre; Fenwyn Press Books, 1940. Utter, Jack, Wounded Knee & The Ghost Dance Tragedy, National Woodlands Publishing Company, Lake Ann, Michigan, 1991.