Les chamans se rendaient dans la forêt et choisissait un grand peuplier à utiliser comme pilier central. Un homme, choisi en raison d’un grand acte de bravoure, donnait le signal de l’attaque sur l’arbre qui était alors abattu. Lorsqu’il tombait, il ne devait pas toucher le sol. L’arbre était taillé et ramené sur le site de la danse, où il était décoré et érigé au milieu de l’arène.
La cérémonie commençait le lendemain au lever du soleil et tout le monde pouvait danser. Les danseurs dirigeaient leur regard vers le soleil alors qu’ils dansaient, et de courtes pauses étaient autorisées pour boire et manger. Le rituel se déroulait ainsi pendant quatre jours, généralement pendant lesquels les candidats au sacrifice se préparaient. En général ces hommes, car il était très rare qu’une femme y participe, voulaient quelque chose de précis : de bonnes qualités de chasseur, de meilleures aptitudes au combat, ou des pouvoirs de guérison.
Leurs corps et leur esprit étaient purifiés avant la danse par la
cérémonie Inipi. Chaque danseur était accompagné d’un mentor qui
l’aidait au cours de la cérémonie. Il s’agissait d’un chaman ou de
quelqu’un qui avait effectué cette danse.
Les chamans
préparaient les crânes de bisons et les plaçaient autour de l’arène. De
grandes longueurs de cuir brut étaient attachées au pilier central. Les
danseurs portaient des couronnes de sauge sur leur tête et souvent aussi
autour de leurs poignées et de leurs chevilles. Chaque homme portait un
sifflet fabriqué dans un os d’aile d’aigle.
Alors que les danseurs se tenaient autour de l’arène, les chamans
s’approchaient d’eux et leur perçaient les deux côtés de la poitrine
avec une baguette en os. Ensuite, les lanières de cuir étaient attachées
à ces baguettes. La danse commençait alors lentement, en trainant des
pieds.
Certains choisissaient de ne pas être attachés au pilier.
Au lieu de cela, les chamans transperçaient alors leurs dos et y
plaçaient des baguettes en os. Des crânes de bison y étaient ensuite
attachés avec des lanières. Les danseurs tiraient ces crânes lourds
pendant leur danse.
Le but de la danse était de détacher les
baguettes en os du corps du danseur. Les danseurs attachés au pilier
tiraient vers l’arrière, essayant ainsi de déchirer leur chair et de se
libérer. Les danseurs avec des crânes attachés à leur dos dansaient sur
des rochers et dans les buissons. Ils espéraient ainsi que le crâne
resterait accroché à quelque chose et serait ainsi arraché à leur corps.
Les danseurs qui n’avaient pas réussi à se libérer alors que le
coucher du soleil approchait, étaient aidés par leur mentor. Les
mentors attrapaient les danseurs et les tiraient vers l’arrière, dans
l’espoir d’arracher les os de leur peau. Si le danseur n’était toujours
pas libéré au coucher du soleil, les chamans retiraient les baguettes en
os dans le sens inverse de la première perforation.