La date de naissance exacte de Crazy Horse reste indéterminée et indéterminable. He Dog, l’un de ses anciens guerriers, déclara lors d’une interview le 7 juillet 1930 : « Crazy Horse et moi sommes nés la même année et à la même saison de l’année… J’ai maintenant 92 ans. » Cela signifierait que Crazy Horse serait né vers 1838. Encouraging Bear, conseiller spirituel de Crazy Horse, indiqua que Crazy Horse était né à l’automne de « l’année où le groupe auquel il appartenait, les Oglalas, vola 100 chevaux ». D’après les comptes d’hiver tenus par Cloud Shield et White Bull, cette année correspondrait à l’année 1840.
Le lieu de naissance de Crazy Horse porte lui aussi à discussion. Un
article du New York Sun datant du 14 septembre 1877 rapportant le décès
de Crazy Horse indique la rivière South Cheyenne comme son lieu de
naissance. Cependant, toutes les autres sources nomment Bear Butte, près
de Sturgis, dans le Dakota du Sud.
Alors qu’il n’était encore qu’un très jeune homme, Crazy Horse était
déjà un guerrier de légende. Il volait des chevaux de la tribu Crow
avant même d’avoir treize ans et mena son premier combat de guerre avant
l’âge de vingt ans. Crazy Horse combattit dans la guerre de 1865-68
menée par le chef Oglala Red Cloud face aux colons américains dans le
Wyoming, et il joua un rôle-clé dans la destruction de la brigade de
William J. Fetterman à Fort Phil Kearny en 1867.
Crazy Horse acquit
sa réputation parmi les Lakotas non seulement grâce à ses compétences et
à son audace au combat, mais aussi grâce à sa détermination à préserver
le mode de vie traditionnel de son peuple. Il refusait par exemple de
se laisser prendre en photo. Et il se battit pour empêcher l’empiètement
par les Américains sur les terres Lakotas à la suite du traité de Fort
Laramie de 1868, apportant son aide dans l’attaque d’un groupe
d’éclaireurs envoyés dans les Black Hills par le général George
Armstrong Custer en 1873.
Lorsque le Département de la Guerre ordonna à tous les groupes
Lakotas de s’installer dans leurs réserves en 1876, Crazy Horse devint
un leader de la résistance. Devenu un allié privilégié des Cheyennes de
par son premier mariage avec une femme Cheyenne, il réunit dans son
village une force de 1200 Oglalas et Cheyennes et força le général
George Crook en retraite le 17 juin 1876, alors que Crook tentait une
avance sur Rosebud Creek en route vers le campement de Sitting Bull à
Little Bighorn. Après cette victoire, Crazy Horse joignit ses forces à
celles de Sitting Bull et le 25 juin, il mena son groupe dans la
contre-attaque qui détruisit la 7e de cavalerie de Custer. Ses guerriers
attaquèrent les Américains sur les flancs Nord et Ouest, alors que des
guerriers Hunkpapas menés par le chef Gall les attaquèrent sur les
flancs Sud et Est.
Après la victoire Lakota de Little Bighorn, Sitting Bull et Gall
partirent en retraite et traversèrent la frontière canadienne, mais
Crazy Horse resta pour combattre le général Nelson Miles qui poursuivit
sans relâche les Lakotas et leurs alliés tout au long de l’hiver de
1876-77. Ce harcèlement militaire constant et le déclin de la population
de bisons finirent par forcer Crazy Horse à se rendre le 6 mai 1877.
Sans compter Gall et Sitting Bull, il fut le dernier grand chef à
abdiquer.
Même dans la défaite, Crazy Horse garda son esprit indépendant et
en septembre 1877, lorsqu’il quitta la réserve sans autorisation pour
emmener sa femme malade chez ses parents, le général George Crook
ordonna son arrestation, par peur qu’il planifiât un retour aux armes.
Crazy Horse ne résista dans un premier temps pas à son arrestation, mais
lorsqu’il se rendit compte qu’il était mené à un poste de garde, il
commença à se débattre et, alors que l’un des gardes lui tenait les deux
bras en l’air, un autre le transperça avec sa baïonnette.
Source
: Dockstader, Frederick J., Great North American Indians: Profiles in
Life and Leadership, Litton Education Publishing, Inc., 1977.