La forme de la quête varie selon la culture de la tribu et la raison
pour laquelle une vision est recherchée. Si une personne réussit sa
quête de vision, cela signifie qu’il aura été en contact avec une aide
ou un guide spirituel. La présence de ce guide est souvent signalée par
une expérience visionnaire ou le contact avec un animal.
Tous les
hommes et toutes les femmes peuvent « pleurer pour
une vision », ou selon les dires de Black Elks « se lamenter », mais seules les personnes dignes en recevront une. Pour bien entreprendre une Quête de Vision, un Wičasa Wakan – Homme Saint – est censé conseiller la personne en quête et interpréter la vision.
Une personne s’engageant dans une Quête de Vision commence
par amener une pipe pleine à l’Homme Saint. Il entre et demande à l’Homme Saint s’il veut bien être son guide et prier pour lui. Tous ceux qui sont présents fument la pipe. La cérémonie Inipi est alors conduite pour les purifier. La tradition veut que la personne en quête bâtisse seule la hutte à sudation. Ensuite, la personne en quête reprend sa pipe, avec un peu de tabac, avant de se rendre dans son endroit isolé, souvent sur une montagne élevée ou au bord d’un ravin. Les aides préparent à l’avance l’endroit sacré. La personne en quête reste à cet endroit sacré et prie pour une vision. Les visions lui viennent généralement sous forme d’un animal et les rêves sont porteurs des visions les plus puissantes. A la fin de la Quête de Vision, les aides reviennent et ramènent la personne en quête vers la hutte à sudation. La personne en quête raconte tout ce qu’elle a vu et entendu au Wičasa Wakan qui interprète à son tour cette vision.
La spiritualité est une composante essentielle de la vie Lakota
traditionnelle. Wakan Tanka - le Grand Esprit – est remercié pour tout
ce qu’il y a sur Terre. La culture Lakota est remplie de fierté,
d’honneur et de dignité. Ces éléments sont humblement conservés et
respectés à travers la prière et la foi profondément enracinée.
Partagez leurs prières et rendez grâce au Créateur.
Grand-père, Grand Esprit, regarde-moi sur terre et penche-toi pour
entendre ma faible voix. Tu as vécu le premier et tu es plus âgé que
tous les besoins, plus âgé que toutes les prières. Toutes les choses
t’appartiennent – les êtres à deux pattes, les êtres à quatre pattes,
les ailes dans le ciel, et toutes les choses vertes qui sont en vie.
Tu
as placé les pouvoirs des quatre coins de la terre de façon à ce qu’ils
se croisent. Tu m’as fait traverser la bonne route et la route des
difficultés, et là où elles se croisent, l’endroit est sacré. Jour après
jour, pour l’éternité, tu es la vie des choses.
Black Elk: Chaman des Sioux Oglalas
Ô, Grand Esprit, dont j’entends la voix dans le vent, dont le souffle donne vie à tout le monde.
Entend-moi ; J’ai besoin de ta force et de ta sagesse.
Permet-moi de marcher dans la beauté et offre à mes yeux d’un jour observer le coucher du soleil rouge et violet.
Fais que mes mains respectent les choses que tu as créées et que mes oreilles entendent clairement ta voix.
Donne-moi la sagesse de façon à ce que je comprenne les choses que tu as enseignées à mon peuple.
Aide-moi à rester calme et fort face à tout ce qui se présente à moi.
Laisse-moi apprendre les leçons que tu as cachées dans toutes les feuilles et toutes les pierres.
Aide-moi à chercher des pensées pures et à agir avec l’intention d’aider les autres.
Aide-moi à trouver la compassion sans me laisser envahir par la pitié.
Je recherche la force, non pour être meilleur que mon frère, mais pour combattre mon plus grand ennemi, Moi-même.
Fais que je sois toujours prêt à venir vers toi avec les mains propres et les yeux droits.
Alors, lorsque la vie s’effacera, comme le soleil qui se couche, mon esprit pourra venir à toi sans honte.
Inconnu
Créateur, c’est moi qui te parle. Merci pour le lever du soleil d’aujourd’hui, pour le souffle et la vie en moi, et pour toutes tes créations. Créateur, entend ma prière, et honore ma prière.
Alors que le jour commence avec le soleil qui se lève, je demande, Esprit Gardien de l’Est, Frère Aigle, Sois avec moi. Vole haut alors que tu portes mes prières au Créateur. Puissent mes yeux être aussi perçants que les tiens, pour que je sois capable de voir la vérité et l’espoir sur le chemin que j’ai choisi. Guide mon pas et donne-moi du courage pour parcourir le cercle de ma vie avec honnêteté et dignité.
Esprit Gardien du Sud, Loup, Sois avec moi. Aide-moi à me rappeler d’aimer et de ressentir de la compassion pour tous les Hommes. Aide-moi à parcourir mon chemin avec joie et amour pour moi-même, pour les autres, pour les êtres à quatre pattes, les êtres ailés, les plantes et toutes les créations sur la Terre-Mère. Montre-moi qu’il est bon pour moi de prendre des décisions avec le cœur, même si parfois, mon cœur est blessé. Aide-moi à accroitre et à nourrir mon estime de moi-même par tous les moyens.
Esprit Gardien de l’Ouest, Ours Brun, Sois avec moi. Apporte la guérison à ceux que j’aime et à moi-même. Apporte l’équilibre entre le physique, le mental et le spirituel, pour que je puisse connaitre ma place sur cette terre, dans la vie et dans la mort. Guéris mon corps, guéris mon esprit et apporte lumière, joie et conscience à mon esprit.
Esprit Gardien du Nord, Bison Blanc, Sois avec moi. Alors que chaque jour passe, aide-moi à rendre, avec grâce, les choses de ma jeunesse. Aide-moi à écouter le calme, et à trouver la sérénité et le confort dans les silences lorsqu’ils se prolongent. Donne-moi la sagesse pour que je puisse faire des choix sages dans toutes les choses qui se présentent à moi. Et lorsque le moment du changement de mondes est arrivé, laisse-moi partir paisiblement, sans regret, pour les choses que j’ai négligé de faire alors que je parcourais mon chemin.
Terre Mère, Merci pour ta beauté, et pour tout ce que tu m’as donné. Rappelle-moi de ne jamais te prendre plus que ce dont j’ai besoin, et rappelle-moi de toujours redonner plus que je prends.
Vera Dery, 2002
Au centre de la Roue de Médecine, nous voyons la croix qui montre également les quatre vents, les quatre directions, le début et la fin de tout. Le cercle extérieur fait en sorte que tout soit complet et en sécurité. C’est ton monde, Seigneur.
Fr. Charles Flood, SJF
Grand Esprit, notre Dieu et Père, sois le centre de nos vies aujourd’hui. Tu remplis tout le vide de l’espace. Que le soleil soit aujourd’hui une chaleur saine et guérisseuse pour nous, pour que nous devenions, à notre tour, des guérisseurs pour les maux des uns et des autres.
Fr. Charles Flood, SJF
Grand Esprit ! Notre Père ! Nous nous souvenons de notre sœur Kateri. Elle était l’une d’entre nous, le peuple de ce pays, cette terre. Ce fut Toi qui la guidas dans les bois et lui appris les leçons de la croix. Ce fut Toi qui la réconfortas et lui donnas de la force tout au long de ton chemin sacré. Montre-nous la voie Jésus, la voie de Kateri, Que cette voie soit également la nôtre!
Ron Zeilinger
Sitting Bull (env. 1831-1890) appartenait à la tribu Lakota Hunkpapa et était un homme spirituel. Sous son influence, les groupes Lakotas s’unirent pour leur survie dans les plaines du Nord. Sitting Bull resta insoumis face au pouvoir militaire des Américains et éprouva jusqu’à la fin du mépris pour les promesses américaines.
Nommé Slon-ha, Slow, par ses parents, ce futur leader naquit vers 1831. Son lieu de naissance se trouvait sur la rivière Grand dans le Dakota du Sud, un lieu que les Lakotas appelaient « Many Caches » (nombreux dépôts) à cause du nombre de fosses garde-manger qu’ils y avaient creusées.
Par la suite, ce garçon nommé Slow reçut un nom qui lui correspondait
bien mieux… Tatanka-Iyotanka. Ce nom décrit un bison mâle obstinément
assis sur ses hanches. Cet homme spirituel fit toute sa vie honneur à ce
nom.
Jeune homme, Sitting Bull devint un leader de la Strong Heart Warrior
Society (Société Des Guerriers au Cœur Fort). Plus tard, il devint un
membre éminent des Silent Eaters (mangeurs silencieux), un groupe se
consacrant au bien-être de la tribu.
Il partit pour la première fois
au combat en juin 1893 – à l’âge de 14 ans – dans un raid contre les
Crows. Ce fut en même temps sa première rencontre avec des soldats
américains. L’armée américaine avait monté une vaste campagne en
représailles de la rébellion des Santees dans le Minnesota ... une
rébellion dans laquelle le peuple de Sitting Bull ne joua aucun rôle.
L’année suivante, Sitting Bull affronta de nouveau les troupes
américaines dans la bataille de Killdeer Mountain. Et en 1865, il mena
un siège contre le fort Rice nouvellement bâti dans le Dakota du Nord.
Hautement respecté pour son courage et sa perspicacité, il devint le chef de la nation Lakota en 1868.
Le courage de Sitting Bull était vraiment légendaire. En 1872, au cours d’une bataille avec des soldats protégeant les ouvriers du chemin de fer sur la rivière Yellowstone, Sitting Bull mena quatre autres guerriers entre les lignes. Il s’assit calmement et partagea une pipe avec eux alors que les balles sifflaient autour d’eux. Sitting Bull prit le soin d’éteindre la pipe lorsqu’ils eurent fini et s’éloigna. Tout simplement.
Le décor était alors planté pour la guerre entre Sitting Bull et
l’armée des Etats-Unis en 1874. Une expédition menée par le général
George Armstrong Custer confirma la présence d’or sur le territoire des
Dakotas dans les Black Hills, une région sacrée aux yeux de nombreux
groupes Sioux. Ces terres avaient été placées hors-limites de la
colonisation blanche par le traité de Fort Laramie de 1868. Malgré cette
interdiction, les prospecteurs se lancèrent dans une ruée vers l’or en
direction des Black Hills, forçant les Lakotas à défendre leur
territoire. Lorsque les efforts du gouvernement pour acheter les Black
Hills s’avérèrent être vains, le traité de Fort Laramie fut tout
simplement ignoré. Le commissaire des Affaires Indiennes décréta que
tous les Lakotas qui ne seraient pas installés dans une réserve à
compter du 31 janvier 1876, seraient considérés comme hostiles. Sitting
Bull et son peuple refusèrent de s’y conformer et campèrent sur leurs
positions. En mars, alors que trois colonnes de troupes fédérales sous
le commandement du général George Crook, du général Alfred Terry et du
colonel John Gibbon avancèrent sur ces terres, Sitting Bull convoqua les
Lakotas, Cheyennes et Arapahos à son campement de Rosebud Creek sur le
territoire du Montana. Une fois réunis, il les guida dans le rituel de
la danse du soleil, offrant ses prières à Wakan Tanka, le Grand Esprit.
Sitting Bull entailla ses bras 100 fois en signe de sacrifice pour son
peuple. Pendant cette cérémonie, Sitting Bull eut une vision. Dans sa
vision, il vit des soldats tomber dans le camp Lakota comme des
sauterelles tombées du ciel.
Inspiré par cette vision, le chef de
guerre Lakota Oglala, Crazy Horse, partit au combat avec un groupe de
500 guerriers. Le 17 juin, il prit les troupes de Cook par surprise et
les força en retraite dans la bataille de Rosebud. Pour fêter cette
victoire, les Lakotas déménagèrent leur campement dans la vallée de la
rivière Little Bighorn. Ils furent rejoints par 3000 autres Indiens qui
avaient quitté les réserves pour suivre Sitting Bull.
Ils furent
attaqués le 25 juin par la 7e de cavalerie sous le commandement de
George Armstrong Custer. Les troupes de Custer, qui étaient inférieures
en nombre, lancèrent l’assaut sur le campement, tels l’accomplissement
de la vision de Sitting Bull. Puis la cavalerie prit position sur une
crête voisine où elle fut détruite.
L’indignation publique provoquée
par cette catastrophe militaire incita l’armée à envoyer des milliers
de cavaliers supplémentaires dans cette région. Au cours de l’année
suivante, ils poursuivirent les Lakotas sans relâche. Ces derniers
s’étaient séparés en plusieurs groupes après la défaite de Custer. Chef
après chef, ils furent tous forcés à se rendre.
Sitting Bull resta insoumis. En mai 1877, il mena son groupe jusqu’au
Canada, hors de portée de l’armée américaine. Lorsque le général Terry
se rendit dans le Nord pour lui offrir le pardon en échange de son
installation dans une réserve, Sitting Bull, furieux, le renvoya.
Quatre ans plus tard cependant, Sitting Bull se retrouva presque dans
l’impossibilité de nourrir son peuple dans un monde où le bison était
presque éteint. Il prit alors le chemin du Sud pour se rendre.
Le 19
juillet 1881, le jeune fils de Sitting Bull remit le fusil de son père à
l’officier commandant de Fort Buford dans le Montana. A travers cette
action, Sitting Bull espérait enseigner à son fils « qu’il devait
devenir un ami des Américains ».
Pourtant, Sitting Bull déclara : «
J’espère que les gens se souviendront que j’étais le dernier homme de ma
tribu à déposer mon fusil ». Il demanda le droit de passer la frontière
canadienne à chaque fois qu’il le souhaitait et demanda à obtenir sa
propre réserve sur la rivière Little Missouri près des Black Hills.
Au
lieu de cela, il fut envoyé dans la réserve de Standing Rock. L’accueil
chaleureux qu’il y reçut aiguisa les craintes de l’armée concernant une
révolte possible. Il fut alors décidé d’emmener Sitting Bull et son
peuple plus au Sud sur la rivière Missouri, à Fort Randall. Ils y furent
détenus comme prisonniers de guerre pendant près de deux ans.
Finalement,
le 10 mai 1883, Sitting Bull rejoignit sa tribu à Standing Rock.
L’agent de la police indienne en charge de la réserve, James McLaughlin,
était déterminé à refuser tout privilège au grand chef. McLaughlin le
força même à travailler dans les champs, la houe à la main.
Sitting
Bull était cependant encore conscient de sa propre autorité et
lorsqu’une délégation de sénateurs américains vint pour discuter
l’ouverture d’une partie de la réserve aux colons blancs, il s’opposa
avec véhémence, mais en vain, à leur plan.
En 1885, Sitting Bull fut
autorisé à quitter la réserve pour rejoindre le spectacle Wild West
Show de Buffalo Bill. Il gagnait $50 par semaine pour faire un tour de
l’arène à cheval. Il demandait également la somme qu’il pouvait pour son
autographe et sa photo.
Incapable de tolérer plus longtemps la société blanche, il participa au spectacle pendant quatre mois.
A
son retour dans la réserve de Standing Rock, Sitting Bull vécut dans
une cabane près de son lieu de naissance sur la rivière Grand. Vivant
toujours aux côtés de ses deux femmes et rejetant le christianisme,
Sitting Bull refusa d’abandonner ses traditions comme les règles de la
réserve l’imposaient. Il envoya cependant ses enfants dans une école
chrétienne car cela était sa conviction que la prochaine génération de
Lakotas aurait besoin de l’éducation pour survivre.
Après son retour
dans la réserve, Sitting Bull eut une autre vision, semblable à celle
qui lui avait prédit la défaite de Custer. Cette fois, il vit une
alouette sur une colline à côté de lui. Il l’entendit dire « Ton propre
peuple, les Lakotas, te tuera ».
Près de cinq ans plus tard, cette vision se réalisa elle aussi.
A l’automne 1890, un Lakota Miniconjou nommé Kicking Bear rendit
visite à Sitting Bull pour lui parler de la Ghost Dance, une cérémonie
qui promettait de débarrasser le pays des blancs et de restaurer le mode
de vie indien. Les Lakotas avaient déjà adopté la cérémonie de la Ghost
Dance dans les réserves de Pine Ridge et Rosebud, et les agents de la
police indienne de ces réserves avaient fait appel aux troupes pour
maitriser ce mouvement en pleine expansion.
A Standing Rock, les
autorités avaient peur que Sitting Bull, toujours perçu comme un chef
spirituel vénéré, ne se joignît lui aussi à la Ghost Dance. Les
autorités envoyèrent 43 policiers Lakotas pour procéder à son
arrestation.
Le 15 décembre 1890, avant l’aube, les policiers firent
irruption dans la cabane de Sitting Bull et le trainèrent à l’extérieur,
où ses partisans se réunissaient déjà pour le protéger. Dans la
fusillade qui suivit, l’un des policiers Lakotas mit une balle dans la
tête de Sitting Bull.
Sitting Bull fut enterré à Fort Yates, dans le
Dakota du Nord. En 1953, ses restes furent déplacés plus près de son
lieu de naissance à Mobridge, dans le Dakota du Sud. Aujourd’hui, une
pierre de granite marque sa tombe.
Parmi les Lakotas, il ne
laissa pas seulement le souvenir d’un leader inspiré et d’un guerrier
téméraire, mais aussi celui d’un père aimant et d’un chanteur
talentueux. Sitting Bull était un homme affable et amical envers les
autres. Sa foi profonde lui donna des visions prophétiques et accorda un
pouvoir spécial à ses prières.
Sources : Dockstader, Frederick
J. Great North American Indians: Profiles in Life and Leadership. New
York, NY: Litton Educational Publishing, Inc., 1977. Photo de Charles M.
Bell, Washington, D.C avec l’aimable autorisation de la Société
Historique du Dakota du Sud.
Le massacre de Wounded Knee en 1890 est connu comme l’évènement qui
mit fin à la dernière des guerres indiennes aux Etats-Unis. Alors que
l’année touchait à sa fin, la Septième Cavalerie de l’armée des
Etats-Unis mit fin de manière horrible à un siècle de conflits armés
opposant le gouvernement américain aux tribus indiennes.
Dans la
matinée glaciale du 29 décembre, les adeptes de la Danse des Esprits,
une religion nouvellement créée, entamèrent une longue marche jusqu’à la
réserve Pine Ridge dans le Sud-Ouest du Dakota du Sud pour se protéger
d’une éventuelle arrestation militaire. Les membres de la tribu
Miniconjou Sioux (Lakota), menée par le chef Big Foot, tentèrent
d’échapper à une arrestation en prenant la fuite vers le sud à travers
le terrain accidenté des Badlands. C’est là, sur les rives enneigées de
Wounded Knee Creek (Cankpe Opi Wakpala), que près de 300 hommes, femmes
et enfants lakotas furent massacrés lors d’une rencontre
particulièrement violente avec les soldats américains.
Un agent
désespéré de Pine Ridge contacta ses supérieurs à Washington : « Les
Indiens dansent dans la neige et ils semblent fous et sauvages... Nous
avons besoin de protection et nous en avons besoin maintenant. Les chefs
devraient être arrêtés et confinés à un poste militaire jusqu’à ce que
la situation se soit calmée, et ceci devrait être fait tout de suite. »
L’ordre fut alors donné d’arrêter le chef Sitting Bull et de le détenir
dans la réserve Standing Rock. Sitting Bull fut tué le 15 décembre
lorsque les soldats tentèrent de l’arrêter. Le chef Big Foot était le
prochain sur la liste.
Big Foot apprit la mort de Sitting Bull
et mena son peuple vers la réserve de Pine Ridge plus au sud en quête de
protection. L’armée saisit le groupe le 28 décembre et le mena sur les
rives de Wounded Knee Creek pour y camper. Les Indiens n’opposèrent
aucune résistance. Le colonel James Forsyth arriva pour prendre le
commandement et ordonna à ses gardes de placer quatre canons Hotchkiss
autour du campement. Les soldats étaient alors au nombre de 500 ; les
Indiens de 350, en majorité des femmes et des enfants puisqu’il n’y
avait que 120 hommes parmi eux.
Un officier de l’armée passe à cheval au milieu des cadavres à Wounded Knee, 1890.
Le lendemain matin, le 29 décembre 1890, les soldats pénétrèrent dans le camp exigeant des Indiens de renoncer à toutes leurs armes à feu. Le chef Big Foot, qui souffrait d’une pneumonie et était mourant, s’assit avec ses guerriers et essaya de raisonner les officiers de l’armée. Un chaman nommé Yellow Bird préconisa la résistance, affirmant que les habits des esprits le protègeraient. L’un des soldats tenta de désarmer un Indien sourd nommé Black Coyote. Une bagarre s’en suivit et un coup partit. En quelques secondes à peine, l’atmosphère explosa alors que les Indiens se précipitèrent pour récupérer leurs fusils et les soldats ouvrirent le feu sur le camp sioux. Le camp fut ensuite bombardé par les canons. Des nuages de fumée issus des armes et des canons envahirent l’air alors que des hommes, des femmes et des enfants tentaient de s’enfuir et d’échapper à la mort. Beaucoup d’entre eux s’enfuirent en courant vers un ravin proche du camp pour être finalement abattus parles tirs croisés.
Lorsque la fumée se dissipa et que les tirs cessèrent, près de 300 Sioux étaient morts, dont Big Foot. Vingt-cinq soldats avaient trouvé la mort. Alors que les soldats qui avaient survécu entamèrent l’horrible tâche de ramasser les morts, une tempête de neige balaya la région. Quelques jours plus tard, ils revinrent pour finir le travail. Par la suite, Forsyth fut accusé d’avoir tué les innocents, mais fut acquitté.
Sources: McGregory, James H., The Wounded Knee Massacre; Fenwyn Press Books, 1940. Utter, Jack, Wounded Knee & The Ghost Dance Tragedy, National Woodlands Publishing Company, Lake Ann, Michigan, 1991.
Le sort des Indiens d'Amérique varie considérablement d’une région
du continent à l’autre. Les régions des grandes civilisations
américaines en Amérique centrale sont densément peuplées à l’arrivée des
Espagnols. Les Espagnols souhaitent exploiter les richesses de ces
régions dans le but de les ramener par la suite en Europe. En Amérique
latine, cela a pour résultat une classe supérieure relativement
restreinte gouvernant une population de paysans indiens.
L’Amérique
du Nord est moins peuplée et moins développée à l’arrivée des Européens.
L'étendue du continent renferme une grande variété d'environnements
dans lesquels les tribus vivent leur vie de chasseurs-cueilleurs, ou
d'agriculteurs néolithiques sédentaires, ou – le plus souvent – un
mélange des deux.
Les Européens arrivant en Amérique du Nord souhaitent en majorité s’installer sur ces terres. Contrairement aux Espagnols, ils veulent développer cet endroit afin d’y élire domicile. Leurs intérêts entrent en conflit avec ceux de la population locale.
Les Indiens avec lesquels les Anglais entrent en premier en contact
en Amérique du Nord font partie du groupe de tribus algonquin. La
première rencontre en 1585 est amicale. Cette opportunité de commerce
est la bienvenue aux yeux des Indiens secotans locaux.
Cette
première rencontre révèle très clairement les intérêts des deux parties,
mutuelles au début, mais conduit facilement à des conflits une fois que
les Européens tentent de s’installer. Les colons anglais arrivent avec
la ferme intention de posséder des terres. Mais les Indiens d'Amérique
de l'Est sont semi-nomades. Pendant le printemps et l'été, ils vivent
dans des villages pour faire pousser leurs cultures. En hiver, ils
chassent dans les forêts denses. La terre, du point de vue des Indiens,
est un espace communal qu’il est impossible de posséder. La question de
la terre conduit finalement à de terribles conflits, avec les Indiens
dans le rôle inévitable des perdants.
Les colons de 1585 sur l'île
Roanoke entretiennent initialement de bonnes relations avec les Indiens,
mais au printemps suivant, ils sont à la limite d’une guerre. Le 1er
juin 1586, le chef indien Pemisapan et d’autres chefs de tribus sont
invités à un conseil. Alors qu’ils s’approchent, ils sont tous fusillés.
En 1622, le nombre des colons s’élève à plus de 1000. La même année, un nouveau chef powhatan, Opechancanough, décide d’attaquer soudainement les colonies anglaises, tuant 347 colons en une seule journée. Le moment le plus répréhensible dans les représailles européennes survient en 1623, lorsque les Anglais organisent une conférence de paix. Les Indiens y assistant sont tous assassinés, certains empoisonnés, d’autres tués par balle.
Vers 1670, il y a environ 40 000 colons anglais en Nouvelle-Angleterre. Ils sont plus nombreux que la population indienne, peut-être même deux fois plus. Les Indiens travaillent comme ouvriers ou domestiques au service des colons. Ils sont censés se comporter selon les normes puritaines, et sont punis pour suivre leurs propres traditions. A la même époque, des centaines d'Indiens sont vendus comme esclaves aux Antilles.
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